Certains d’entre vous auront vu que j’avais remis un chèque à l’école de rugby de Graulhet. Pour les autres, le facebook ( mais oui !) du club le relatant, c’est en-dessous. J’avais un peu honte de la modicité du don, car non seulement Rugby Flouze ne s’est pas vendu comme je l’escomptais, mais je devais diviser en trois mes droits d’auteur à partager avec le Secours Populaire – auquel je suis fidèle – et l’association Perce-Neige à laquelle ma maman était très attachée. Si bien qu’alors que j’avais rêvé de chèques avec plein de zéro derrière, il n’y en eut que deux et encore pas très hauts ! Lorsqu’on se lance dans l’écriture, à part d’être déjà certain de se retrouver en tête de gondole dans les gares ou de faire le 13 heures de TF1, ce n’est jamais en rêvant d’en vendre des milliers. Ce n’était pas le premier et jusque-là je n’avais jamais envisagé d’atteindre même ce seuil. Avec Rugby Flouze c’était autre chose. Derrière un titre marrant ou étrange suivant les perceptions personnelles, se présentait un récit d’abord passionnel, très professionnel mais, je le concède aussi, assez sensationnel. Sensationnel dans le sens où, pour aussi évidentes et connues quelles soient dans le milieu ovale, les révélations se bousculaient et ce dans toutes les directions vers lesquelles nous entraîne ce merveilleux sport dévoyé. Sans réserve, je louais le caractère entier, généreux, parfois mythique de ces hommes et me plaisait à en relater quelques fragments de matches et de vie hors du commun. J’avais mes héros, mes partis pris surtout (Abadie, Larrue, Gasc, G.Laporte, Fouroux, Auriol, Véran, A.Herrero, Champ) et mes bêtes noires, plus rares mais jamais au hasard (B.Laporte, D.Herrero, Boudjellal, Galthié) avec respect et tendresse pour les uns, sans haine mais aussi désormais sans crainte pour les autres. Quant au fond du propos, il tenait pour l’essentiel à la dérive mercantile du rugby. Rien qui ne me surprit d’ailleurs vraiment dans la mesure où j’avais décelé dans cette sociologie sportive, un nombre incalculable de gens proches de leurs sous. Sur les cendres encore chaudes d'Albert Ferrasse - un tyran débonnaire qui gardait tout pour lui et sa Fédération – les rugbymen des années 90 se ruèrent sur le magot et tels une horde de loups affamés, s’arrachèrent le morceau à belles dents. Et comme il n’était pas encore bien gros, la télé et notamment Canal +, associé au monde de la finance, se chargea de le faire gonfler comme les muscles d’un jeune joueur de Fédérale doublant miraculeusement de volume immédiatement après son arrivée dans un écurie de Top 14. Le pognon à outrance – Toulon donnant l’exemple en recrutant ce que j’appelais « l’équipe du monde » - et le dopage, essentiellement constitué de cocaïne et d’amphétamines. Un très bon copain, ancien international, m’assurait récemment que lui, n’avait rien pris et poliment… j’ai fait semblant de le croire ! Ces dérives connurent leur point de départ officiel - mais déjà sublime - en Afrique du Sud, lors de la Coupe du monde de 1995, avec la victoire des Springboks… dont un quart des joueurs sont morts bien avant l’âge. Et comme par hasard, c’est cette même équipe qui domine le rugby depuis dix ans ! Le pognon, le dopage, et la fin de l’esprit même du rugby de clocher qui faisait certes pas mal de cloches, mais des types sains. Pas des saints non plus, faut pas pousser ! Perte totale des valeurs de terroir et l’amour du maillot qui font que désormais certains clubs n’alignent plus sur la feuille de match que quelques rares joueurs du cru, parce qu’ils y sont obligés. Les autres vont au plus offrant. Et les commotions cérébrales ! Un docteur très impliqué dans ce jeu, me parlait il y a plus de dix ans, des chocs inouïes induit par la puissance (vitesse + masse musculaire) eux-mêmes conséquences d’un dopage organique et présageait : « Un jour il y aura des morts. Et en tout cas un nombre incalculable de gagas. » Depuis il m’a été loisible de compter les cas de joueurs souffrant de troubles cognitifs lourds, d’en croiser quelques autres pas très clairs et dernièrement, j’ai lu que des collectifs attaquaient directement leurs clubs ou leurs Fédérations. J’évoquais dans ce bouquin aussi les troubles Fédéraux et intestinaux, des personnalités nocives, des fous de pouvoir et de flouze, de flouze, de flouze… Alors certes je crois avoir vendu bien plus de bouquins que ce que m'annonce l’éditeur. Enfin, des gens qui se prétendent éditeurs et que j’avais d'ailleurs fui comme la peste il y a dix ans, mais vers lesquels j’étais revenu parce qu’on me garantissait qu’ils avaient changé ! Ah oui ? Mais pas en bien alors ! Outre le fait qu’il ne me verseront pas de droits d’auteur sur les bouquins que j’ai pourtant achetés (mais oui !), qu’ils ne m’ont même pas invité au Salon du livre de Toulon (leur ville !) et qu’ils tirent eux-mêmes leurs exemplaires dans leur boutique ce qui ne permet aucun contrôle, je me suis aperçu qu’une seule librairie (toujours à Toulon) avait vendu plus de la moitié de ceux prétendument écoulés dans toute la France. Et pour la petite histoire, il a quand même fallu que je fasse intervenir une avocate pour que, deux ans et demi après, me soient versés les premiers droits ! Sans quoi mes trois associations attendraient encore ! Un éditeur qui n’a pas fait le début de son travail et qui au lieu de distribuer des bouquins dans les librairies stratégiques, exigeait même que ceux qui en commandaient les payent d’avance ! Alors soit, mais si je n‘en ai pas vendu plusieurs milliers comme je l’avais espéré, la cause en revient essentiellement au boycott dont j’ai fait l’objet de toute part, mais avec un soin particulier des grands médias. Il y eut quelques exceptions. Var Matin et France 3 Toulon ont fait le job. Mon ami Gérard Durand pour la Dépêche à Graulhet et dans le Tarn ; tout comme Le Progrès de Lyon et le groupe EBRA (t’avais intérêt mon Bill !) ; Xavier Pallous du Bulletin d’Espalion et dans Sud-Ouest, Arnaud David - ancienne plume de l’Équipe – s’est fendu de quelques lignes pour dénoncer un livre écrit par un aigri qui crache dans la soupe (pas avec ces mots-là mais c’était tout comme). Alors je m’attendais évidemment à ce que tous les affidés du rugbusiness me tombent dessus, puisqu'ils se tiennent tous et que la fameuse soupe est bonne. Je dirais pas que c’était fait exprès mais enfin, pas loin. De ce sport, comme des autres, il est de bon ton de ne dire que du bien ou alors, que cela se fasse sous le manteau (avant on parlait de gros pardessus). Tous les journalistes que j’ai côtoyé pendant plus de vingts ans, ceux de la presse écrite régionale et parisienne, les journaux spécialisé Midi Olympique où j’ai travaillé lors de mes jeunes années, l’Équipe pour qui j‘ai pigé longtemps (dont un an gratuitement pour dépanner un confrère malade), les copains de France télévision et de Radio France, rien ! Même pas un entrefiler pour annoncer la sortie d'un livre de rugby : « Le collègue à dit la vérité, il doit être boycotté... » Bravo messieurs ! Autant pour votre éthique que votre confratrenité. J’avais rêvé de gros chèques pour que l’argent n’aille pas toujours au même. Finalement gardez-le ! Ma conscience me suffit bien ! |
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