25.- PAS DE LIVRE MAIS EN FÊTE A GRAULHET.- Plusieurs d'entre vous s'étonnèrent de ne pas me voir à la fête du livre de Toulon le week-end dernier. Je vous ai donné les explications en privé, mais me suis dit que ce ne serait pas si mal d'en faire profiter les copains. Sachez donc que je n'y suis pour rien. Et si je déteste ce genre de foire au livre où des centaines d'exposants se prennent pour des écrivains et où les autres, imbus de leur petite notoriété, vous toisent avec mépris ou au mieux, condescendance, mes regrets n'ont ici rien d'hypocrites. C'est vrai, malgré mon aversion pour ces fêtes à bobos, à gogos et surtout à l'égo où des milliers se piquent de savoir lire et quelques centaines d'autres, d'écrire, j'avais décidé de faire plaisir à l'éditeur Les Presses du midi, qui m'avait confiance en prenant en charge la publication de Rugby Flouze.
 

Certes, étant donné le contenu et la notoriété de l'auteur à Toulon, il ne prenait guère de risques, mais soit, Anthony que je connais depuis longtemps m'étais sympathique et j'avais très envie d'aider Hélène, la nouvelle directrice venue à l'édition par passion. Et il en fallait pour reprendre cette maison en perdition ! J'avais même envisagé d'en faire un petit film avec les autres auteurs et de me lancer dans une promotion altruiste de ces nobles chevaliers de l'édition en péril.
 

Pourtant, bien avant la fête du livre du Var, j'avais coché sur mon agenda un Graulhet-Lavaur au stade Noël Pélissou. Et le Sporting de Graulhet - avec ma petite famille et mes amis - demeure mon meilleur centre d'intérêt, comme une passion d'éternité, une de mes nombreuses fidélités.

Qu'importe, des matches il y en aurait d'autres et là, il me fallait défendre mon livre et son éditeur à Toulon. Sauf que lorsque j'ai reçu le programme, il ne figurait pas parmi les centaines présentés ce week-end-là. Vous me connaissez (!) calmement je maile mon étonnement aux Presses du midi. "Non, non, me répondent-ils tranquillement, ce n'est pas un oubli, on ne vous a pas programmé." Et d'argumenter : " Nous avons préféré privilégier les auteurs qui étaient prévus lors de l'édition 2020 qui avait été annulée..."

Et comme ce n'était pas sur le ton de la plaisanterie, je n'ai pas rigolé longtemps non plus. Vous me connaissez (!) je leur ai concocté une réponse à la Jaco. Maintenant, je me pose la question de savoir si ce n'est que de l'incompétence où si en prime, les PdM ont  cédé à des pressions externes. Je me suis aperçu, un peu tard il est vrai, que commercialement ces gens-là n'étaient pas au niveau. Non seulement ils ne placent pas les bouquins dans les grandes librairies - en l'occurrence celle des villes où Rugby Flouze pouvait s'écouler -, mais ils facturent à l'avance les livres aux commerçants. En sorte que s'ils ne sont pas vendus, les libraires se retrouvent avec des fardeaux sur le dos. Mieux encore, on m'a reproché de ne pas avoir, à Graulhet, fait le nécessaire pour les distribuer. Je ne savais pas que les droits d'auteur, déjà minces, comprenaient aussi la charge de la diffusion !

Graulhet est évidemment mon grand regret. Car le jour même de la sortie du bouquin, mourait Daniel Sannou le patron de la maison de la presse (au centre ville et à Leclerc), ancien grand joueur du SCG et avec qui je m'entendais si bien ! Cruelle et troublante coïncidence aggravée par le fait que Florence, son épouse, totalement déboussolée par ce deuil ne s'est pas du tout intéressée à mon bouquin par la suite. Il y en aurait sans doute plusieurs dizaines à vendre dans cette ville sur laquelle repose la trame de Rugby Flouze, mais voyez-vous, c'est à moi d'y travailler !

Voilà pourquoi j'ai décidé de proposer à l'éditeur de récupérer les droits afin de me relancer dans l'auto-édition dont j'étais pourtant si heureux d'être sorti. J'attends évidemment avec confiance cet accord pour m'empoisonner un peu plus l'existence. Étant entendu que je ne peux me résoudre à accepter cette mise à l'écart d'un livre majeur et unique - si ce n'est essentiel - puisqu'il est le premier à dénoncer les dérives professionnelles d'un sport qui ne valait que par son organisation économique et sociologique totalement à part.

Je ne peux nier pour autant que les Presses du Midi sont à l'unisson de médias qui ont délibérément choisi d'ignorer cette publication. Quelques amis - et encore pas tous ! - en ont, dans Var Matin, la Dépêche du Tarn, Le groupe le Progrès, Sud-Ouest, le Bulletin d'Espalion et sur France 3 Var, fait cas. Mais rien dans l'Équipe, Midi Olympique, les autres quotidiens régionaux, France Télévision et Radio France. On appelle ça dans le grand n'importe quoi de la novlangue : être blacklisté. Et en beauté !

Dois-je m'en plaindre ? Et pensez-vous que j'en sois réellement étonné ? Ni même affecté ? C'est vraiment con pour les gamins du Sporting et ceux de la Fondation Perce-neige, pour mes amis sans-dents du Secours Populaire (moi il m'en reste encore une douzaine, c'est ce qui me rapproche le plus de Houellebecq)... Sinon les blacklisteurs, les affairistes des médias et du sport, les professionnels, les avides, les compétiteurs, tu parles comme je les emmerde !

Et donc dimanche, grâce aux Pdm, je suis allé me faire plaisir à " Pélisssou " comme je l'avais longtemps projeté. En plus à Graulhet cette année, ça gagne ! Certes si ça perdait je resterais fidèle pareil et même avec plus de conviction peut-être. Mais cela me fait énormément plaisir. J'ai cru vivre une petite renaissance. Certes au temps de la splendeur du Sporting, Lavaur n'existait que par le foot. Maintenant il faut se coltiner cet étrange voisin, à XV. Mais enfin au moins cette fois, nous les avons battus. Le stade était plein comme je ne l'avais plus vu depuis quinze ans. Les sourires étaient beaux en Rouge et Noir...

Un frisson m'a parcouru. J'ai pensé à papa. Cette fois en remontant du stade, je ne lui raconterai pas tout ça : " on a gagné ! ". Mais je l'ai imaginé si fort que j'ai vu son sourire...



Ne manquez pas cette petite vidéo qui marque la renaissance du Sporting Club Graulhétois

https://youtu.be/Kpd8Mg7RkOw




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