Cachez ce flouze que l'on ne saurait voir



Lorsqu'on écrit, pour ne jamais être déçu, il faut s'attendre à ne pas être lu. Je veux dire par le plus grand nombre. J'ai fait de ce précepte un antidote à mes névroses, grâce auquel, après avoir beaucoup donné de soi, on se protège, on relativise, on avance.
Mais vous avez beau vous y préparer, lorsque la réalité vous rattrape, elle vous frappe. Ainsi en signant le bouquin de rugby le moins conventionnel, le plus sincère, voire charnel qui soit, j'espérais secrètement que mon axiome résigné, subirait ici un contrepied majuscule. Et qu'on se l'arracherait...
Las, point de dérogation à la triste règle de l'indifférence ambiante. Rugby Flouze est tombé, aussitôt osé, dans de sibyllines et humiliantes occultations.
Car pour être lu, il aurait préalablement fallu qu'il soit connu. Mais à part quelques amis - et heureusement, merci les amis ! - le plus gros de la presse resta mystérieusement muet à la sortie d'un ouvrage qui aurait dû être traité comme un événement. Non le rugby n'est pas tout rose (malgré le Stade Français), oui l'argent a considérablement abîmé son image et son éthique. Tous les personnages qui font le rugby contemporain, présentés souvent par complaisance ou méconnaissance sous leurs meilleurs atours, ne sont pourtant pas obligatoirement recommandables. Alors qu'il y eut d'immenses personnages qui ont honoré, grandi ce sport jusqu'aux portes du paradis légendaire, mais dont toute trace est effacée par les reflux du souvenir.
J'avais beaucoup insisté auprès de l'éditeur - à qui je ne coûterai pas grand-chose d'autre (!) - afin d'assurer un service de presse XXL. Parce que je savais qu'aussi bien en presse écrite, qu'en radio et télé, je pourrais bénéficier de retours primordiaux, non par connivence, mais par simple évidence. S'ils avaient joué le jeu, y compris de la confraternité, ce ne sont pas quelques milliers, mais des dizaines de milliers et peut-être au-delà qui se seraient écoulés. Or de Radio France à France Télévisions en passant par les deux spécialistes, Midi Olympique et l'Equipe, pas un mot ! Pas par pure opposition, ni conviction, mais par prudence. Peur de déranger, de froisser, de déplaire et d'être éventuellement sanctionné pour en avoir parlé !
Allez vous faire voir...
Je n'attendais rien de ce livre et me voilà servi ! Et même gâté. Car le nombre de commentaires d'anonymes m'a épaté et rasséréné. De même que quelques confrères, où d'anciens joueurs, sans même parler d'André Larrue ou Etienne Bouquet. Début septembre, je tombais nez à nez - grâce à Gilles Ournac et de l'Aude - sur Claude Hortala (photo du haut), un puissant pilier des années soixante-dix, passé par Narbonne, Tulle et Nîmes, avant de finir à Nissan et soulever le bouclier juste avant la retraite avec Ouveillan, aux côté du même Ournac.
C'était à Nasbinals au milieu des vaches et du vin d'Argeliers, une gourmandise. Et des frissons d'émotion, car l'homme est enthousiaste, profond, hédoniste, il connaît de belles histoires de jeu et de magnifiques relations humaines. C'est un troubadour, musicien, poète et si l'on avait raconté ça à ceux qui s'y frottaient en mêlée, ils n'en seraient pas revenus !
Voilà c'est tout, car ensuite on tombe vite dans les effusions et les épanchements interminables. Vous trouverez ci-après les premiers témoignages à la lecture de Rugby Flouze, j'espère qu'il y en aura bien d'autres.


Alain Rinaldi (Ancien de La Seyne et de toujours)


C'est avec un peu de retard que je t'adresse mes sincères félicitations après lecture de ton dernier "bébé" : Rugby Flouze.
Au-delà d'apprécier depuis fort longtemps ta plume, je me plais à saluer ton courage d'exprimer tes pensées et ressentis sur le rugby d' aujourd'hui. Pour toi qui as connu la transition entre le rugby d 'antan comme nous l'appelons de nos jours, et celui que nous suivons maintenant, la pente est rude ! Je te remercie de m'avoir fait partager par la lecture, quelques moments avec certains frères d'ovalie. En ces temps où la société file à grande vitesse, pas toujours dans le bon sens à notre goût, je pense à travers ces pages aux amis communs qui nous ont quittés trop tôt.
Merci donc pour ce moment passé avec toi à travers ce bouquin.



Pierre Quinta (Le seul footballeur que j'aime)


Comme tu le sais je ne suis pas ovale du tout car moi, ma passion a toujours été le rond. J’ai lu ton plaidoyer et je m’y suis plu. J’ai apprécié ton franc parlé et ton écriture. Tu m’as fait penser à notre ami Don Quichotte. Nous ne pouvons que constater l’évolution de notre société qui nous transporte vers un monde que nous avons de la peine à comprendre car nous avons connu des jours, je ne dirai pas meilleurs, mais bien différents. Nous les avons vécus du mieux que nous avons estimé mais il reste beaucoup de regrets de voir que nous n’avons pas su le faire continuer auprès de nos jeunes afin qu’ils puissent se régaler comme nous l’avons fait. De toute façon je te félicite pour ton approche et ton analyse que je trouve pertinente en espérant que ce bouquin fasse réfléchir...


Christian Montaignac (La plus belle plume de l'Équipe et de bien au-delà)


Mon filleul Fredo m'a adressé ton Rugby flouze. Je viens de le butiner au long des pages bien senties sur le ton de la nostalgie, la jolie. Et j'ai pris, fatalement, un coup, plutôt un goût de blues. Le flouze, certes, car il y a du vif-argent dans ta manière de raconter. C'est un "je me souviens" qu'il fait bon partager... tant de références, de résonances. Je ne préfère pas extraire un nom, il y en a tant qui suivraient. Mais l'effet est réussi, à chaque fois, accord-désaccord, j'y suis. Et pourtant, je vais faire exception avec un joueur de Graulhet que je n'ai pas noté dans ma rapide traversée, faite de pages sautées mais pas bâclées. Le temps me manque pour vérifier mais je crois qu'il était le capitaine du SC et s'appelait, s'appelle encore j'espère, Joffre ? Ce beau gaillard de l'avant m'avait interpellé dans le vestiaire sans crier "gare" ... ses mots sont restés intacts : " A L'Équipe vous ne ne venez jamais nous voir car il n'y a pas de gare à Graulhet ". Il avait même insinué que l'on n'aimait pas cette équipe ("vous irez gagner vous à Graulhet avait dit André Boni..."). Si ma mémoire ne... déraille pas, je m'en suis servi dans une chronique. Je ne savais pas qu'un jour, grâce à la vivacité d'un journaliste à béret qui sait aimer... et "désaimer"... je reviendrai à Graulhet. C'est fait, et cette passe à auteur m'a réchauffé. Merci. A la nôtre, et remettez-nous ça.


Gilles Ournac (Ami, poète et baladin)

J'ai croqué ton superbe pamphlet avec gourmandise. De plus, ta franchise est honorée par un vrai beau style d'écriture . Bravo

Jean-Jacques Poirault (Des Yvelines, c'est dire !)

Ton livre se lit très bien, même pour un non initié aux choses du rugby, on y retrouve des tas de personnes vues (il y a longtemps à la télé) ou entendues à la radio. En fait ce livre est un livre d'Histoire !
Tu auras quand même croisé une belle bande de sales cons, ce qui n'est pas un scoop vu que cette engeance pullule et que par définition un con ça ose tout... (merci Michel Audiard).
Merci pour cette agréable promenade dans l'histoire du Rugby.



Eric Briquet-Campin (arbitre et néanmoins ami)


Et ben, je viens de finir, de dévorer ton livre, tu ne vas pas te faire que des amis, mais je pense que de cela, tu t'en fous ! Finalement, dans tout ça, ceux qui ramassent le moins ce sont les arbitres ! A croire que dans cette évolution, ils seraient ceux qui ont le mieux résisté.
Mais j'ai aussi ma petite analyse là-dessus, qui tient aux qualités nécessaires et naturelles qui sont celles des arbitres qui durent, et qui font qu'ils restent malgré tout, des garants, à quelques exceptions près je te le concéderai ! Finalement, l'arbitre se contente de ce combat de 80 minutes, tachant qu'il se règle de façon équitable, l'avant et l'après ne lui appartenant pas, et heureusement !
Alors bien sûr, je ne suis pas forcément d'accord sur tout, j'en suis même l'exemple vivant car continuant dans ce sport, mais transmettant comme je le peux et à chaque fois que je le peux, ce que je pense être ses valeurs humaines, du moins nos valeurs humaines, car les valeurs ne sont pas consubstantielles de ce noble sport comme certains se plaisent et se complaisent à le dire, mais portées, ou pas, par des femmes et des hommes militants. Je te le concède c'est parfois difficile, mais je croise encore des personnes convaincues de cela !
C'est vrai, l'argent est arrivé en grande quantité depuis quelques années, mais il serait illusoire de penser qu'il n'y était pas avant. Certainement de façon moins importante, mais en tous les cas de manière bien plus occulte et peut-être pas très propre, mais bon...
Et aujourd'hui, il y a deux rugbys, (comme il y a deux footballs, deux tennis) celui du monde professionnel et de ses strass et paillettes, et celui du monde amateur, un peu à l'image de notre société d'ailleurs, toujours prompte à valoriser ce qui brille et réussit, et à honnir en quelque sorte l'ordinaire. Finalement, le rugby vit et évolue avec son temps, ou plutôt comme son temps...
Ce fut un régal de te lire Jaco, et en plus de faire un geste pour des causes solidaires, ce qui par les temps qui courent, est à saluer !

Stéphane Poirot (ami de l'Aveyron et du Mourillon)

Ça y est, ton bouquin est arrivé et je l’ai lu ce week-end, quasi d’une traite !
J’ai pu ainsi (re)visiter l’histoire récente de mon RCT sous un autre angle, et rien que pour cela, ce bouquin en valait le coup. Comme tu le dis, il ne s’agit pas d’avoir raison ou tort, d’écrire une vérité, mais de raconter ce qu’on a vécu, comme on l’a vécu. Et il serait bien que les gens apprennent à accepter qu’on ne pensent pas toujours comme eux...
Moi qui n’ait vécu toute cette période qu’en supporter basique, j’ai pu découvrir certains faits qui m’ont éclairé sur des comportements ou des situations qui me laissaient parfois perplexes... Et je me suis régalé! Quel folklore tout de même, avec cette faune et ce mélange des genres, tellement typiques de cette époque des années 80-90...
Et puis il y a ton combat pour un autre rugby. Que je respecte, et dans lequel je me retrouve souvent. Mais je dois t’avouer que j’ai aussi été heureux de voir évoluer sous « mes » couleurs certains joueurs d’exception, comme Wilko, Giteau ou Van Niekerk. C’était pour moi un privilège de voir jouer ces gars qui, même si c’était pour du pognon, s’investissaient sans compter dans le jeu...
Mais j’ai bien sûr, rêvé et chaviré avec les Cauvy, Gallion, Champ, ou mon cher Barrabas... Et finalement, j’ai autant chialé pour les Brennus des uns et des autres...
Alors oui, t’es certainement un vieux con, mais un vieux con comme je les aime, provocateur, sincère et authentique.


Jean-Claude Ramello (du Brusc, qui a le blues du rugby)

Le rugby, ma passion, est né à la poissonnerie, au bar Robert, dans les décombres de l'hôtel de ville. Et avec un prof de gym appelé MARCEL Bodréro, je ne pouvais pas échapper au bourbier de Mayol. Ils m'ont sorti de la rue à 10 ans et j'ai ensuite tout donné pour ce sport.
Mon premier grand différent avec la politique de la Fédération est venu des écoles de rugby. Pour n'importe quel club engagé en championnat même en quatrième série, il faut dés la deuxième année posséder une école de rugby. Et c'est pas toujours facile, parfois impossible ! En revanche des petits malins ont créé des écoles de rugby sans équipe seniors (donc sans frais) et ont par le biais de partenariats tiré profit de cet élevage de gamins en percevant des indemnités de formation. Moralité il faut être con pour s'embêter à faire tourner des clubs avec des adultes !
Je te fais aussi passer cet article sur l'arrivée des transexuels dans les équipes féminines. Je ne m'en remets pas ! A 78 ans, j'arrête tout : comité, club, télé... Mon dernier geste vers cette passion, c'est la lecture de ton livre...


Jean-Michel (de Nasbinals et du Stade Toulousain)

Superbe bouquin, Jacques. Passionnant, et j'ai découvert un autre M. Larrue. Une belle et difficile tranche de vie. Un amoureux du vrai Rugby !
Magnifique merci pour ce beau moment.

Guy Laporte (ancien ouvreur du XV de France et toujours de Graulhet)

Bouquin bien écrit, avec accents de nostalgie et qui fait souvent sourire. Je ne me doutais pas par exemple à quel point ton métier pouvait être dangereux.
A l'occasion on reparlera de 1995, CDM, et je te donnerai quelques versions officielles.
Tu as souvent cité et décrit le club de Graulhet, chose de plus en plus rare dans le rugby, et pour cette seule et belle raison un grand Merci Jacques.


Roger Lamant (ancien confrère de Nice Matin à Hyères puis Toulon et toujours ami )

Bon, voilà, j'ai lu ton bouquin. Lu ? Que dis-je ? Dévoré ! Moi qui suis un lecteur lent, j'ai avalé les 225 pages avec appétit. Dame ! Tu me parles de personnes que j'ai connues (ou pas), mais je note que tu appréciais les mêmes que moi à Hyères et que tu détestais les mêmes que moi, à Toulon. Je suis notamment satisfait de l'évocation d'un "joli" geste de Gallion sur un Hyérois à terre lors du fameux derby à Toulon. Et si je me souviens bien, c'était Baldacchino. Comme le public avait applaudi sur cette "action", je n'ai plus voulu remettre les pieds à Mayol, sauf obligation professionnelle.
J'ai été estomaqué par la précision de tes souvenirs (tu prenais des notes, ou bien ?), mais surtout par le climat de violence auquel tu as été confronté en certaines occasions. Je l'ignorais complètement. Menaces de mort, poussée brutale dans le dos en haut de marches en béton, wouaouh, tu faisais un métier dangereux. Tu aurais dû demander un gilet pare-balles ! J'ai bien aimé aussi que tu aies surplombé le contexte de la victoire de l'Afrique du sud, en faisant le décompte de tous ceux qui sont "tombés pour la patrie et pour Madiba". Le prix à payer a été très élevé...
Qu'est-ce que je déduis de tout ça ? Que le rugby t'aura bien fait palpiter, en bien et en mal, avec beaucoup de sensations de haute intensité, qu'on te l'a bien abîmé en passant des "chocs" aux "collisions" et des "indemnités et frais de route" à des rémunérations vertigineuses, et de l'esprit de clocher aux mercenaires. Est-ce que tu l'aimes encore un peu ? Il doit bien rester ici ou là de "belles personnes", comme on dit. Allez, l'espérance n'est pas morte !


A découvrir parmi les oeuvres de Claude Hortala : "La Chanson des Mézois". Ça vaut son pesant d'huîtres....

https://youtu.be/y-OsegAimNw

                                 ___________________

LE SPORTING EST DE RETOUR 

Je veux aussi profiter de ce blog pour dire à mes amis graulhétois l'immense joie qui est la mienne de les voir caracoler en tête (deuxième exactement) de la poule 3 de Fédérale 1, avec deux victoires à l'extérieur  à la clé. 
Alors bien sûr il a dû falloir trouver un peu de flouze pour enrôler quelques autobus fidjiens et des cubes de Géorgie. Mais là je ferme les yeux, parce que quand même il y en a des Graulhétois. Et puis "lou sang del pépi !" Ceux de Graulhet  comprendront... 

                                 ___________________
  
Droits d'auteur reversés intégralement à 


 
Vous pouvez commander directement sur le site le port est gratuit ! 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez déposer ici vos commentaires en n'oubliant pas de laisser votre nom et votre courriel. Merci