Vous avez lu le papier sur Rugby Flouze dans le Bulletin d'Espalion ? Ah bon ! Et pourquoi ? Ah d'accord ! il ne paraît pas chez vous ? C'est dommage mais en effet une bonne raison à laquelle je n'avais pas pensé. Il est vrai que vous n'êtes pas tous à proximité de l'Aubrac et de la Vallée du Lot. Tant pis pour vous mais heureusement pour nous, aussi !
Il y a plus de chances que vous tombiez sur celui paru dans les journaux du groupe Ebra, lequel s'étire du Luxembourg jusqu'en Avignon sur tout le flanc Est, ça fait du monde. Et comme ce sont des critiques de coeur et de sincérité cela m'ennuierait que vous les manquiez, alors je vais vous les mettre en fin de chronique, afin que vous puissiez les apprécier.
Le destin d'un livre, son espérance de vie, la force de sa diffusion tient, outre peut-être à sa qualité et à ce qu'il recèle d'original, de novateur, de courageux, tient beaucoup à ce que les médias en font. C'est pourquoi j'avais beaucoup insisté auprès des Presses du midi et notamment d'Anthony, afin qu'ils ne mégotent pas sur sa distribution auprès des journaux et radios. Je ne me faisais pas grande illusion pour les chaînes de télé et fis l'impasse sur des frais d'envoi probablement vains, à l'exception de France 3 qui a toujours joliment et sainement accompagné le rugby. Je n'ai d'ailleurs pas été totalement déçu puisque Eric Ambrosini dans le Var s'est avéré très réactif et particulièrement confraternel. J'attends avec espoir que Pascale Lagorce ait pris connaissance de l'existence de Rugby Flouze pour en faire la promotion sur la terre nourricière et tutélaire d'Occitanie.
Confraternité. En voilà un bien joli vocable. Et précieux avec ça, car il est rare. Nous sommes, dans le journalisme, au pire degré d'égocentrisme, de mesquinerie, d'avidité et d'individualisme. Ainsi lorsqu'on les voit évoluer en meutes ce sont plutôt à des chiens qu'ils font penser (expression rendue célèbre par Mitterrand après la mort de Bérégovoy) qu'à des camarades solidaires. Des pitbulls entre eux ou bien face à de pauvres malheureux, mais des "toutous" se frottant aux jambes des entraîneurs charismatiques et des joueurs emblématiques. Pour beaucoup un seul mot d'ordre, une obsession : le scoop ! L'info coco ! L'éthique, l'exactitude même, l'élégance et bien souvent la syntaxe, ils s'en balancent un peu. Où carrément.
J'ai connu une rédaction très particulière à Var Matin, où les coups tordus, les compromissions, les trahisons et même les calomnies n'effrayaient pas grand monde... En sorte que lorsque j'ai rompu avec ce rugby qui ne ressemblait plus à ce que j'avais aimé, je n'ai pas été mécontent de me débarrasser aussi d'une profession aux relents souvent incommodants (belle litote, n'est-ce pas ?)
Mais enfin tous ne sont pas pourris dans ce milieu, qu'est-ce que vous croyez ! Enfin, je veux dire que je ne me suis jamais senti unique. Là vous le savez, j'ai pu compter sur Ambro que je viens d'évoquer, sur Olivier Bouisson un bien agréable compagnon et successeur, vous avez vu Gérard Durand le correspondant de La Dépêche de Graulhet qui, pour un ancien pilier aux grosses mains, ne se débrouille pas si mal avec un crayon…
Jeudi dernier c'était le Bulletin d'Espalion. Mi-Tinitin, mi- Fantasio toujours en mouvement comme en réflexion, semblant avoir perdu le fil sur lequel il marche, la clope à moitié éteinte qui lui donne une petit air allumé, Xavier Palous répond pour moi à la perfection et forcément encore avec une forte dose de nostalgie, aux canons de la profession. Toujours à la bourre, le nez pointé vers l'avant, il garde cependant une oreille qui traîne. Jovial et humain, je suis heureux d'avoir croisé son chemin, même si le salopard en a profité pour me remettre au turbin. Mais enfin, coopérer une fois par an à Terres d'Aubrac, c'est surtout un vrai bonheur dont je lui suis reconnaissant.
Vous lirez peut-être son papier. Pour quelqu'un sans cesse sous pression dans une rédaction trop restreinte en effectif, il s'est tout de même autorisé une lecture attentive de Rugby Flouze dont il a restitué bien des faits et beaucoup d'effets. Du coup je me suis dit que cela valait plus que les quelques milliers de chanceux aveyronnais et lozériens et je vous le donne à lire et surtout, à partager.
Et puis donc il y a Yves Billet. Je crois que c'est en 1990 que nous nous sommes trouvés. Dans un hall d'aéroport. Peut-être bien Orly tout bêtement. Quelques mots ont suffit pour nous lier. D'ailleurs des mots il en connaît plein, mais il n'en use guère. C'est son côté avare. Non, c'est pas beau, disons parcimonieux. Montagnard. Ailleurs que dans les vestiaires et les salles de presse, c'est là qu'il se sent le mieux. Mi-ours, mi -sanglier dans les forêts du Glandon, arpentant les cimes surplombantes, traquant la truite, le génépi et la girolle.
Discret. Je le suis moins que lui. Impossible ! Mais j'étais peut-être celui qui savait l'être un peu. Du coup ça l'a fait. Et jusqu'en 2008 nous avons formé le binôme, non pas le plus célèbre car nous passions inaperçus, mais le plus stable de la presse rugbystique française. Plus proche que je ne l'étais des joueurs de sa zone de diffusion Bourgoin et toute la région Rhône-Alpes, Bourgogne comprise, l'expert du Progrès de Lyon me permettait l'accès aux stars locales (de Glas à Chabal en passant par Nallet, Bonnaire, Papé et bien d'autres) comme je le lui facilitais parfois quand même avec Champ, Hueber, Dominici...
La Coupe du monde 1995 en Afrique du Sud nous chargea de souvenirs pour notre retraite, qu'il n'a d'ailleurs toujours pas prise. Notre journée dans Soweto au tout début de l'ère Mandela demeure à elle seule inouïe. C'est notre camarade du Provençal Jean-Louis Korb qui, pour ne pas être seul à errer dans le plus célèbre township du monde, nous avait proposé de l'accompagner. Nous n'avons jamais trouvé la Miss Univers que nous étions censé rencontrer, mais nous accumulâmes les découvertes et les émotions. Celles-là restent intactes. Bill m'avait aussi permis de passer une soirée dans le restaurant d'un ranch avec son copain Marc Cécillon et Louisou Armary. Après un dîner bien arrosé, j'avais senti l'agacement du géant berjallien et adopté un prudent retrait stratégique. Quelques années plus tard survint le drame connu que j'ai fait le choix de ne pas évoquer...
Enfin voilà, parmi d'excellents camarades, Adler, Bourduge, Buron, Gex, Larribe, Monbeig, Navarro, Sein et quelques autres, pas si nombreux, que j'oublie, Yves Billet fut celui qui rendit certains de mes reportages moins stressants. Au point que je lui pardonne même de m'avoir fait passer des soirées interminables dans les pubs britanniques, moi qui avait déjà  horreur de la bière.
Son papier est évidemment très pros, très propre et cette fois, fraternel !

1) Photo de tête : En compagnie d'Yves Billet (au centre) et de Jean-Loup Robertier (à droite) lors de la finale de la Coupe du monde 2005 à Sydney. 
2) Photo de corps : Xavier Palous rédacteur en chef du Bulletin d'ESpalion et du magazine Terres d'Aubrac (Photo La Dépêche)
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1 commentaire:

  1. Tintin et Fantasio réunis, clope au bec, remercient Jaco de ces amabilités !

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